mercredi 12 mai 2010

Dissection d'une manoeuvre patriarcale, vue en coupe



" Jamais je n'ai compris qu'il y eût un sexe pour lequel on cherchât à atrophier l'intelligence comme s'il y en avait trop dans la race.

Les filles élevées dans la niaiserie sont désarmées tout exprès pour être mieux trompées: c'est cela qu'on veut.

C'est absolument comme si on vous jetait à l'eau après vous avoir défendu d'apprendre à nager, ou même lié les membres."

Louise Michel, militante anarchiste (1830-1905)
Mémoires



Désarmer pour mieux tromper, n'est-ce pas ce qui est en oeuvre lorqu'on laisse entendre aux petites filles qu'elle ne peuvent, ne doivent, ne savent se défendre physiquement, par exemple ?

L'unique mode opératoire du patriarcat semble aussi efficient que du temps de Louise Michel.




9 commentaires:

  1. et c'est pour ça que les hommes voulaient s'occuper eux même de l'éducation de leur fils, pour leur apprendre à être forts et virils et à mener à la baguette leurs futures épouses

    et c'est pour ça aussi que nos magazines de mode imposent aux femmes des régimes drastiques afin qu'elles soient le plus faible possible physiquement et ne sachent pas se défendre, ne l'oublions jamais

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  2. @ Plouf

    C'est du grand n'importe quoi là ...

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  3. Il me revient d'avoir lu sur le site de Sisyphe je crois, que cette persistance, cette insistance dans le temps et l'espace à ignorer et nier ou simplement péjorer les capacités et les compétences des femmes, nous maintenir dans l'ignorance lors des siècles précédents, ne pouvait qu'avoir une seule explication rationnelle : c'est la crainte de se voir surclassé par les femmes, la peur de la supériorité des femmes dont ils se doutent. Je l'ai entendu une fois dans une entreprise : "les femmes, mais vous êtes bien meilleures que nous, c'est évident !" Il ne plaisantait absolument pas.

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  4. @ Hypathie

    Un peu tordu comme comportement, non ? Mais, en même temps, ça ne m'étonnerait pas.

    Entre haine, crainte et admiration, il y aurait bien une alternative: nous considérer comme leurs égales, faillibles autant que compétentes, ni plus ni moins.

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  5. À Hélène : en allemand on appelle "sich dünn machen" expression qui littéralement se traduit "se faire mince" et qui au figuré signifie "s'écraser".
    À Héloise et Hypathie : moi je crois plutôt que depuis des siècles on a affaire à une trouble du narcissisme généralisé chez les hommes avec emprise perverse sur les femmes qui les maintiennent dans la position de victimes. D'ailleurs les pervers narcissiques sont convaincus que leurs victimes leur sont infiniment supérieures. C'est pathologique. En fait, il y a longtemps que la société humaine est malade psychiquement et je dirais même que cela est lié grosso modo et entre autres à sa sédentarisation pour laquelle elle n'est pas faite. Et puis, bien entendu, à son aliéniation d'avec la nature.

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  6. @ Euterpe

    Je te rejoins sur le fait que le narcissisme est un travers masculin. La société élève les garçons dans l'idée qu'ils sont supérieurs aux filles et ils n'ont de cesse par la suite de chercher à (se)le prouver.

    Mais, lorsqu'on cherche à prouver quelque chose, c'est que l'on n'est pas sûr de soi ...

    Après, je me méfie un peu du "Vous êtes supérieures" qui d'une part obéit à une logique de hiérarchisation et d'autre part est un moyen de faire taire toute revendication par la flatterie, histoire de conserver des privilèges qui font office de contrepartie.

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  7. j'ai jamais été élevé comme étant supérieur aux femmes

    au contraire, je souffre d'un des travers de ma génération, élevé principalement par ma mère, j'ai mis les femmes sur un pied d'estale et souffert pendant longtemps d'un grand problème de timidité et d'une grande difficulté à séduire les femmes

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  8. @ Marc

    Vous confondez expérience personnelle et expérience collective. Un.e enfant qui découvre le monde ne peut pas ne pas voir que ce sont les hommes qui détiennent le pouvoir partout, sont légitimes en tous points et propriétaires de l'espace public. Un petit garçon ne peut pas passer à côté du fait que s'il faiblit il sera traité de fille/tapette/femelette.

    L'étalon-homme est posé et intégré très tôt dans nos vies.

    Alors, à moins d'avoir vécu votre enfance dans une grotte ...

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  9. Chez moi, c'était ma mère qui dirigeait mais effectivement, je ne pouvais pas manquer de voir qu'ailleurs, les politiciens ou postes de pouvoirs étaient plus souvent dévolus à des hommes.

    Mais quand même, c'est la situation que j'ai vécu à la maison (et dont je ne peux pas savoir si c'était général, je ne pouvais qu'imaginer avec ce que je connaissais ce qui se passait ailleurs) qui a le plus influencé mes relations interpersonnelles.

    Mais je ne fais pas de mon cas une généralité, loin de là.

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